REPONSE OFFICIELLE
Après le décret sur le renouvellement de la liturgie par
le Concile Vatican II, se sont manifestés certains groupes de fidèles
catholiques
fortement attachés à la beauté de la liturgie
romaine traditionnelle qui existait précédemment. Ces groupes
- c'est-à-dire ceux qui sont restés
en pleine communion avec l'Eglise catholique et son chef - exprimèrent
le désir de garder le Missel Romain de Saint Pie V anciennement
utilisé.
Sa Sainteté Jean-Paul II, touché dans sa paternelle charité
par le sens liturgique et religieux de tels groupes, vint à leur
aide, et leur permit
d'utiliser le Missel Romain de 1962, dans la mesure où l'Ordinaire
du lieu donne son accord.
Le Souverain Pontife lui-même demanda également aux évêques
d'accueillir de bonne grâce et généreusement les fidèles
profondément attachés
à ce rite d'avant le Concile et manifesta en même temps
une sincère adhésion au chef de l'Eglise et une parfaite
obéissance aux pasteurs
légitimes. Ce désir est énoncé dans le
Motu Proprio "Ecclesia Dei Adflicta" du Souverain Pontife (2 juillet 1988,
AAS 80(1988/1495-1498)).
Des questions relatives au pouvoir et aux empêchements liés
à l'Indult concédé par l'autorité légitime
permettant d'utiliser le Missel Romain de
1962 sont parvenues à cette Congrégation. Le Conseil
Pontifical de l'Interprétation des Textes ayant répondu à
ces questions, le Commissaire
Pontifical "Ecclesia Dei" a examiné ces réponses selon
son devoir et les a approuvées. Nous en communiquons les textes
sous forme de réponses
aux questions posées.
1.Un prêtre, membre d'une communauté qui jouit
du pouvoir de célébrer la Messe selon le rite en vigueur
avant le renouvellement liturgique
du Concile Vatican II, voulait savoir si le
Missel Romain promulgué par le Souverain Pontife Paul VI pouvait
être librement utilisé lorsqu'il
célèbre le Sacrifice Eucharistique
pour le bien des fidèles, ne serait-ce qu'occasionnellement, dans
une paroisse où est célébrée la
Messe selon le Missel de Paul VI
Réponse : Oui avec précision
pour mémoire :
La raison consiste en ce que, vu de l'usage
du Missel pre-conciliaire n'est concédé que par Indult, demeure
le droit liturgique en faveur
du rite romain commun, selon lequel le Missel
en vigueur est celui promulgué par le Concile Vatican II. Bien plus,
le prêtre cité plus haut
doit célébrer selon le Missel
d'après le Concile, si la célébration a lieu dans
une communauté qui utilise le rite romain d'aujourd'hui, afin
qu'il ne survienne pas un certain étonnement
et un certain malaise chez les fidèles et pour que lui-même,
disponible, soit une aide pour ses
confrères prêtres qui réclament
ce service de charité pastorale. Dans les communautés accoutumées
au Missel d'aujourd'hui, l'usage du
Missel précédent entraînerait
quelques difficultés ( exemples : différences dans le Calendrier
liturgique, des accords des textes
liturgiques pour la liturgie de la Parole,
différences dans les gestes catholiques, dans la façon de
recevoir la Sainte Communion, dans les
rôles des servants, etc...)
2.Les supérieurs - de quelque dignité qu'ils
soient - des communautés qui bénéficieraient de l'Indult
permettant d'utiliser le Missel Romain
de 1962 pour la célébration
du Sacrifice Eucharistique peuvent-ils interdire aux prêtres de leurs
instituts l'usage du Missel Romain
d'après le Concile, alors que ceux-ci
célèbrent pour le bien des fidèles, même si
occasionnellement, dans une communauté où le Missel
Romain est utilisé ?
Réponse : Non, parce que l'usage du
Missel Romain de 1962 est accordé par l'Indult pour l'intérêt
des fidèles qui sont attachés par un
lien particulier au rite romain d'avant le
concile Vatican II, et un usage de ce genre ne peut pas être imposé
aux communautés célébrant
la Sainte Eucharistie selon le Missel et les
réformes du Concile Vatican II, communautés envers lesquelles,
d'ailleurs, les supérieurs de
tels Ordres n'ont aucune autorité.
3.Un prêtre, membre d'un Ordre qui bénéficie
de l'Indult, peut-il sans inconvénient concélébrer
une Messe dite selon le rite romain
d'aujourd'hui ?
Réponse : Oui, parce que l'Indult accordé
aux prêtres n'enlève pas le droit commun liturgique de célébrer
le rite romain selon le Missel
Romain en vigueur. C'est pourquoi un Supérieur
ou un Ordinaire ne peut ni ne doit lui interdire la concélébration.
Au contraire, il est
louable que ce prêtre précité
avant concélèbre librement, surtout lors de la Messe du Jeudi
Saint que préside l'Evêque diocésain. Bien
qu'"il soit toujours donné la possibilité
à ce prêtre de célébrer la Messe seul, mais
pas en même temps et dans la même église, ni le Jeudi
Saint" (Cf. Conc.Vat.II Const. De Sacra Liturgia
Sacosanctum Concilium, n.57,§2,2), le signe de communion, mis en relief
par la
concélébration, est si fort
à la Messe Chrismale qu'on ne doit jamais renoncer à concélébrer,
sauf raison grave (cf. ibidem, n.57,§1,Ia)
Pour la Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements, le 3 juillet 1999.
Georgius A Card Medina Estavez, praefectus
Franciscus Pius Tamburrino, Archiepiscopus a Sacratis