(1) Cf. Note d'information du 16 juin 1988.
(2)Cf. Conc. Vatican I, Constitution Pastor aternus DS 3060
Les circonstances particulières, objectives et subjectives, qui
entourent l'acte accompli par Mgr. Lefebvre offrent à tous l'occasion
d'une réflexion profonde et d'un engagement renouvelé de
fidélité au Christ et à son Eglise.
(3)Cf. Code de droit canon, CIC 751
(4)Cf. Code de droit canon, CIC 1382
(5)Conc. Vatican II. DV 8 ; cf. Conc. Vatican I. Constitution Dei Filius, ch. 4: DS 3020
Mais c'est surtout une notion de la Tradition, qui s'oppose au Magistère universel de l'Eglise lequel appartient à l'évêque de Rome et au corps des évêques, qui est contradictoire. Personne ne peut rester fidèle à la Tradition en rompant le lien ecclésial avec celui à qui le Christ, en la personne de l'apôtre Pierre, a confié le ministère de l'unité dans son Eglise (6).
(6)Cf. Mt 16,18; Lc 10,16 Conc. Vatican I, Constitution Pastr
aternus, chap. 3 : DS 3060
a) Le résultat auquel a abouti le mouvement promu par Mgr. Lefebvre peut et doit être une occasion pour tous les fidèles catholiques de réfléchir sincèrement sur leur propre fidélité à la Tradition de l'Eglise, authentiquement interprétée par le Magistère ecclésiastique, ordinaire et extraordinaire, spécialement dans les Conciles oecuméniques, depuis Nicée jusqu'à Vatican II. De cette réflexion, tous doivent retirer une conviction renouvelée et effective de la nécessité d'approfondir encore leur fidélité à cette Tradition en refusant toutes les interprétations erronées et les applications arbitraires et abusives en matière doctrinale, liturgique et disciplinaire.
C'est en premier lieu aux évêques, à cause de leur mission pastorale propre, que revient le grave devoir d'exercer une vigilance clairvoyante, pleine de charité et de fermeté, afin qu'une telle fidélité soit partout sauvegardée (7).
(7) Cf. Code de droit canon, CIC 386 Paul VI, Exh. apost. Quinque iam anni ; 8 décembre 1970 : AAS63 (1971), p. 97-106.
Mais tous les pasteurs et les autres fidèles doivent aussi avoir une conscience nouvelle non seulement de la légitimité mais aussi de la richesse que représente pour l'Eglise la diversité des charismes et des traditions de spiritualité et d'apostolat. Cette diversité constitue aussi la beauté de l'unité dans la variété : telle est la symphonie que, sous l'action de l'Esprit-Saint, l'Eglise terrestre fait monter vers le ciel.
b) Je voudrais en outre attirer l'attention des théologiens et des autres experts en science ecclésiastique afin qu'ils se sentent interpellés eux aussi par les circonstances présentes. En effet, l'ampleur et la profondeur des enseignements du concile Vatican II requièrent un effort renouvelé d'approfondissement qui permettra de mettre en lumière la continuité du Concile avec la Tradition, spécialement sur des points de doctrine qui, peut-être à cause de leur nouveauté, n'ont pas encore été bien compris dans certains secteurs de l'Eglise.
c) Dans les circonstances présentes, je désire avant tout lancer un appel à la fois solennel et ému, paternel et fraternel, à tous ceux qui, jusqu'à présent, ont été, de diverses manières, liés au mouvement issu de Mgr. Lefebvre, pour qu'ils réalisent le grave devoir qui est le leur de rester unis au Vicaire du Christ dans l'unité de l'Eglise catholique et de ne pas continuer à soutenir de quelque façon que ce soit ce mouvement. Nul ne doit ignorer que l'adhésion formelle au schisme constitue une grave offense à Dieu et comporte l'excommunication prévue par le droit de l'Eglise (8).
(8)Cf. Code de droit canon, CIC 1364
A tous ces fidèles catholiques qui se sentent attachés
à certaines formes liturgiques et disciplinaires antérieures
de la tradition latine, je désire aussi manifester ma volonté
- à laquelle je demande que s'associent les évêques
et tous ceux qui ont un ministère pastoral dans l'Eglise - de leur
faciliter la communion ecclésiale grâce à des mesures
nécessaires pour garantir le respect de leurs aspirations.
a) Une Commisionest instituée, qui aura pour mission de collaborer avec les évêques, les dicastères de la Curie romaine et les milieux intéressés, dans le but de faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, des séminaristes, des communautés religieuses ou des religieux individuels ayant eu jusqu'à présent des liens avec la Fraternité fondée par Mgr. Lefebvre et qui désirent rester unis au successeur de Pierre dans l'Eglise catholique en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques, à la lumière du protocole signé le 5 mai par le cardinal Ratzinger et Mgr. Lefebvre.
b) Cette Commission et composée d'un cardinal président et d'autres membres de la Curie romaine dont le nombre sera fixé selon les circonstances.
c) On devra partout respecter les dispositions intérieures de tous ceux qui se sentent liés à la tradition liturgique latine, et cela par une application large et généreuse des directives données en leur temps par le Siège apostolique pour l'usage du missel romain selon l'édition typique de 1962 (9).
(9)Cf. Congrégation pour le Culte divin, Lettre Quattuor abhinc
annos, octobre octobre 1984: AAS 76 (1984), p. 1088-1089.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 2 juillet
1988, dixième année de mon pontificat.
Joannes Paulus PP. II